Vers une nouvelle éthique

Repenser la portée de nos actions

Ceci est pour les curieux en philosophie qui souhaitent se familiariser avec un nouveau principe d’éthique normative. Nous vous conseillons d’être passés par la page « Les Combats Créés par Mégarde » (CCM) avant de revenir ici pour mieux saisir le propos.
Nous rappelons quand même qu’un CCM est un phénomène contre lequel on lutte, qui est né de l’évolution des sociétés et est issu de facteurs intra-sociétaux. 
Il s’agit d’un concept d’éthique conséquentialiste dont voici le résumé :

  • Une bonne action est destructrice nette de CCM dans l’immédiat ou empêche la survenue de CCM.
  • Une action neutre est non destructrice ou génératrice de CCM dans l’immédiat.
  • Et une mauvaise action est génératrice nette de CCM dans l’immédiat.

Il s’agit d’un principe distinct de l’utilitarisme de deux façons :

  • Premièrement, dans la partie « version longue », nous avons défini la maximisation du bien-être comme étant à visée de recherche d’homéostasie. (on peut améliorer le bien-être en diminuant les possessions matérielles, diminuant le plaisir ou en diminuant transitoirement la satisfaction personnelle)
    Cela s’oppose à une version purement maximaliste du bien-être, où celui-ci serait une constante, qui resterait à mesurer, et qui serait à maximiser.
  • Enfin, il se distingue de l’utilitarisme en cela que ce principe rajoute une étape dans la recherche du bonheur. Pour un utilitariste, une action est bonne si sa conséquence participe directement à l’amélioration du bien-être général.
    Pour nous, une action est bonne si elle participe à réduire le nombre de CCM, ou à ne pas en générer, ce qui par la suite participera à l’amélioration du bien-être général.

Et cette étape supplémentaire est extrêmement importante car elle permet d’inscrire notre principe moral dans une réalité ; elle sort des principes théoriques et déconnectés du fonctionnement bio-psycho-social des affaires humaines et l’ancre de façon concrète.
Nous allons à présent présenter une liste, qui sera régulièrement actualisée, et qui éclairera certaines situations à l’aune de notre principe éthique.

Les cas simples

Les cas d’éthique humaine :

  • Le meurtre délibéré d’une  personne innocente revient à créer des CCM, pour la personne tuée ou pour son entourage, pour un acte gratuit. Toute analyse du pourquoi de l’acte pointera toujours vers des causes liées à l’évolution des sociétés, c’est évidemment une mauvaise action.
  • Le meurtre d’un dictateur dont la dictature génère des milliers ou millions de CCM (blanchiment d’argent, exploitation, tueries, haute dégradation des conditions de vie pour le maintien de la qualité de vie du régime, dégâts de la propagande…) peut permettre à la société de revenir vers ce qui est fait pour l’humain. La balance entre les CCM créés pour l’entourage du dictateur et les nombreux supprimés pour une population opprimée fait qu’à la fin, il y a suppression nette de CCM sociétaux : bonne action.
  • Le viol : Nous n’entrevoyons pas de cas non-capillotractés où celui-ci serait autre chose qu’une usine à CCM pour les victimes. Cet acte évitable sera toujours commis par une personne dysfonctionnelle, dont les causes du comportement pointeront vers une mauvaise planification sociétale. Et ceci sera toujours une mauvaise action.

Les cas d’éthique animale :

  • Tuer des insectes en marchant dans l’herbe : Imaginons une soirée où nous recevons des amis. Nous effectuons une marche dans l’herbe entre la terrasse de notre maison et une table située à quarante mètres pour servir nos invités. Dans le processus, nous marchons sur une dizaine de fourmis et autres insectes et venons donc de les tuer.
    Est-ce un combat issu de l’évolution des sociétés ? Non, c’est un combat simple, qui a toujours existé. On pourrait dire que marcher dans l’herbe ou sur une surface où des insectes évoluent « fait partie de la vie » : Action neutre

     

  • Tuer les mêmes insectes, mais sciemment : On en est venus à un point où l’entièreté de l’environnement d’un individu, issu de l’évolution des sociétés, a façonné sa psychologie jusqu’à le pousser à consciemment tuer des insectes ; cela aurait pu être évitable : CCM, mauvaise action

     

  • Tuer un animal en roulant sur la route : On en est venus à un point où des voitures se sont révélées nécessaires ou fortes utiles, menant à ce moment où nous avons tué un animal qui passait malencontreusement sur notre chemin, cela aurait pu être évitable : CCM, mauvaise action.

     

  • Consommer de la viande : Homo sapiens a longtemps mangé de la viande et ne pouvait faire autrement ; ce qui n’a constitué qu’un simple fléau pour les animaux en question. C’était donc une action neutre : il faut s’assurer une alimentation correcte en tant qu’humain. Mais de nos jours, où les options végétariennes ou l’abondance des produits d’origine végétale ont permis de confortablement mener une vie de végétarien, continuer d’en consommer au lieu d’arrêter cette consommation revient à créer des CCM pour ces animaux, qui pourraient ne plus être consommés : mauvaise action.
  • Maintenant, dans le cas où une personne ne parvient pas à mener un régime végétarien, pour quelconque raison, il ne s’agit pas de soi-même subir les CCM de nos choix de régime végétarien incorrectement planifié : dans ce cas, ce serait une action neutre que de manger de la viande.
  • De même, si un effondrement se produit et que manger de la viande redevient obligatoire, l’action redeviendrait neutre.

Les cas plus complexes

seront actualisés