Voici un long récapitulatif permettant de se familiariser avec le modèle sociétal
Sommaire
I) Qu’est-ce qui fait fondamentalement changer les sociétés ?
II) Qu’est-ce qu’une société optimale ?
Annexe 1 : Les Combats Créés par Mégarde (concept central)
Annexe 2 : Les fondations du bonheur
III) Comment migrer vers une société optimale ?
Annexe 3 : Les nations sont un concept à revoir
La démarche consiste à penser ce que serait une société optimale, d’imaginer ce que serait le monde dans le meilleur des cas. Et si nous ne vivons pas dans un tel monde, de comment y parvenir. Il s’agira ici de se concentrer uniquement sur les fondamentaux de société, ce qui ne dépend de rien dont on n’ait pas de pouvoir, et ce dont dépend tout autre phénomène de société.
C’est un modèle qui établit des généralités dont dépendent des spécificités qui restent à établir, non un modèle absolu ayant réponse à tout.
Analogie : il est inutile de tergiverser sur la construction des murs d’une maison, l’inclinaison du toit, la forme des fenêtres, le nombre d’étages ou la peinture à utiliser si les fondations (ce dont dépend tout le reste) sont bancales ou fragiles. Vous déploieriez une quantité d’efforts phénoménales pour un résultat qui risquerait d’être inefficient, car des fondations bancales compromettraient la stabilité ou l’intégrité de l’ensemble.
De même, tergiverser sur quoi faire en société si l’on ignore ce qui constitue ses fondations, ce dont dépend chaque phénomène de société, cela ne produira qu’une pensée qui sera incomplètement efficiente pour faire face aux défis de demain. C’est ce que nous reprochons à nombre de systèmes de pensée ou de personnes. Les fondamentaux ne sont que trop peu étudiés et considérés, autrement les défis auxquels nous avons à faire face auraient été abordés autrement, cf. la partie « Les Combats Créés par Mégarde ».
Nous ne parlerons donc jamais des murs, fenêtres, étages ou peintures sociétales, juste des fondations, et chercherons à démontrer que des fondations sociétales bien établies peuvent et doivent se retrouver dans chaque action menée et vouée à avoir un impact sur la société, aussi précises soient-elles.
Et pour cela, la toute première question à se poser :
I) Qu’est-ce qui fait fondamentalement changer les sociétés ?
Définitions de base :
Une société peut être définie par ses caractéristiques. C’est ainsi que l’on va les étudier.
Une caractéristique correspond à tout ce qui permet de rendre compte de son fonctionnement : population, consommation énergétique moyenne par habitant, nombre de pas moyen, salaire médian, idéologies dominantes, type de culture…
Un phénomène de société peut avoir une ou des causes proximales, qui sont les causes survenant immédiatement avant le phénomène, une ou des causes distales, qui surviennent en amont des causes proximales, et une ou des causes ultimes, qui sont les toutes dernières causes que l’on peut identifier.
Une société est un ensemble organisé d’êtres humains.
Et la Société est l’ensemble organisé d’êtres humains incluant toute l’humanité.
Comme nous allons composer avec de grands nombres, nous nous concentrerons sur ce que nous appelons vulgairement l’« humain moyen ». Ce sera une façon de considérer de grands ensembles en se concentrant sur ce que les humains ont de commun. S’atteler aux spécificités de chaque humain, c’est quitter les fondamentaux de société, cela vient en second lieu. À savoir que penser la généralité à grande échelle n’empêche absolument pas aux spécificités de se manifester à une échelle plus réduite.
Le point de départ du raisonnement :
Les sociétés ont profondément changé dans leurs caractéristiques depuis l’émergence d’Homo sapiens. Qu’est-ce qui les fait changer ? Une somme incroyable de causes formant une chaîne et pouvant être regroupées en causes intra et extra-sociétales. Mais ce qui nous intéresse, dans notre compréhension de ces changements, et de chaque phénomène de société, est de remonter le plus loin possible sur la chaîne de causalité et d’agir sur le ou les facteurs premiers. Alors remontons !
Au plus loin, et en étant dans le vrai, on pourrait dire que le Big Bang est responsable de tout changement sociétal. Mais remonter 14 milliards d’années en arrière n’aide pas ; nous n’avons aucun pouvoir sur le fait que le Big Bang ait eu lieu. Ainsi, le raisonnement qui nous intéresse est le suivant :
Sur la chaîne de causalité allant du Big Bang au phénomène sociétal étudié, remontons jusqu’au premier facteur sur lequel on puisse avoir un quelconque pouvoir. Assurons-nous qu’il soit optimisé, et alors nous pourrons nous occuper de la suite de la chaîne causale.
Et ce premier facteur, qui sera nécessairement un facteur intra-sociétal, pour n’importe quel phénomène étudié à n’importe quel point de l’histoire est : les pensées conscientes et inconscientes des personnes pouvant le plus façonner la société. Et à partir de maintenant, ces pensées seront appelées paradigmes. Il s’agit d’une phrase que l’on peut formuler, qui est déductible du fonctionnement de la société étudiée, (c’est ainsi que l’on met en évidence les pensées inconscientes) qui est une vision du monde partagée par les personnes ayant le plus d’influence, et qui autorise ou non certaines actions. Pour chaque phénomène de société, si vous cherchez sa cause première, en remontant par une chaîne de « pourquoi tel phénomène est arrivé ? Et pourquoi telle cause de tel phénomène ? […] », vous tomberez sur un paradigme.
Ces paradigmes sont nés, à un moment, ou une succession de moments de l’histoire, de caractéristiques sociétales ou environnementales données. Parfois du Paléolithique, parfois après… Et ces paradigmes peuvent disparaître ou persister durant des siècles, ou des millénaires, même. Et d’eux émergent… tout. Les paradigmes sont le premier facteur, car si l’on souhaite remonter encore d’un cran sur la chaîne de causalité, on tomberait sur des facteurs intra et extra sociétaux, sur lesquels on ne peut avoir prise, car ils se sont déjà déroulés.
Ainsi, il n’y pas un ou plusieurs points fixes dans l’histoire qui seraient à l’origine de phénomènes étudiés, mais une multitude : le monde n’est qu’une projection sans cesse actualisée de nos esprits ; et depuis l’aube de l’humanité, il y a une dynamique société/environnement <-> humains qui se joue, où les premiers façonnent les seconds par les stimuli qu’ils constituent, qui façonnent un peu différemment les premiers, qui refaçonnent par de nouveaux stimuli les seconds, qui […], etc. La société se rejoue un petit peu à chaque action humaine ayant un impact sur celle-ci.
Certains paradigmes découlent simplement de biais cognitifs, fonctionnements du cerveau issu de milliers d’années d’évolution dans un environnement relativement fixe (le Pléistocène), plus nécessairement pertinents, mais toujours présents néanmoins.
Depuis 10 000 ans de sédentarisation, l’environnement sociétal des humains a grandement évolué, il en a alors résulté un mismatch, une inadéquation société <-> humains. Et durant leurs longs siècles d’existence, ces paradigmes ont généré quantité de phénomènes contre lesquels nous avons lutté.
Il est temps, par l’éducation et la sensibilisation, de démontrer leur implication dans quantité de phénomènes déplorables, et l’importance de les reléguer au rang des pensées obsolètes de l’humanité. Quelques-uns d’entre eux :
« Plus, c’est mieux », « le développement technique à tout niveau est une bonne chose », « la réussite d’un projet d’envergure peut n’être la conséquence des choix que d’un seul humain », et celui que nous allons brièvement déconstruire en fin de page : « Il n’y a pas de conséquences lourdes à former des tailles de groupes qui vont de plus en plus au-delà du nombre de Dunbar ».
Pour changer définitivement un paradigme, il faut amener de nouvelles caractéristiques bien précises qui rendront celui-ci obsolète. Il ne suffit donc pas de laisser les caractéristiques évoluer au gré des paradigmes et de « juste » sensibiliser/informer, il faut façonner l’environnement. C’est cette raison qui fait que l’on se fourvoie si l’on pense pouvoir remettre en question certaines pensées coriaces dans un monde à 8, 9, 10 milliards d’individus. Le monde est bien trop vaste pour avoir un quelconque contrôle sur l’information, et nous pouvons nous en rendre compte tous les jours.
Jusqu’ici, on sait ce qui fait fondamentalement changer les sociétés, et qu’il y a une correspondance société/environnement <-> humains. À environnement donné, « humains » donnés.
Le but est donc de bâtir un monde aux règles incitant fortement à la conservation de certains paradigmes judicieux. Maintenant : nous aimerions tout naturellement nous servir de ce levier pour migrer vers une société qui soit la meilleure possible. La seconde question peut alors être posée :
II) Qu’est-ce qu’une société optimale ?
Nous parlons ici d’êtres humains, mais soyons fondamentaux et dézoomons un peu :
Qu’est-ce qu’une société optimale d’êtres vivants sur Terre ? Quelles caractéristiques doit-elle intégrer ? Allons à l’essentiel : la réponse est qu’aucun ensemble de caractéristiques ne conviendrait pour toutes les espèces terrestres. La réponse à cette question est : « Une telle société optimale a des caractéristiques qui répondent à ce qui est fait pour l’espèce en question ». Ainsi :
« Une société optimale humaine a des caractéristiques qui répondent à ce qui est fait pour l’humain.»
Prenons un peu d’avance concernant « ce qui est fait pour l’humain » et qui sera développé peu après : ce qui est fait pour l’humain génère le moins de Combats Créés par Mégarde possibles. Enfin, pour nous aider à répondre à cette question, trois référentiels épistémiques, trois socles vont nous aider : un socle tripartie [biologie évolutionniste/histoire/expérience personnelle], les lois de la thermodynamique et la palette de choix.
La palette de choix est une métaphore qui dit que la société est comme une toile qui tend le pinceau pour se faire peindre et qu’aucun comportement n’arrive jamais qui puisse être décorrélé d’un environnement donné. L’humain est peut-être libre de peindre ce qu’il veut mais il ne choisit ni le pinceau ni les couleurs disposés sur la palette et notre évolution dans un environnement donné conditionne nécessairement notre existence.
Dans notre quête d’une société optimale, si nous devons chercher un ennemi final, visons la société, pas les humains dont les comportements découlent de cette dernière, et ne nous arrêtons pas aux seuls comportements humains : don’t hate the player, hate the game.
Avant de continuer, annexe cruciale :
Annexe 1 : Les Combats Créés par Mégarde
On peut lutter contre des phénomènes ; on le fait tous les jours. Si on lutte contre un phénomène, on mène un combat, qui peut tout à fait avoir toujours existé. (le besoin de se nourrir) Mais un combat peut aussi être né de l’évolution des sociétés et ne pas toujours avoir existé, dans ce cas, il est issu de facteurs intra ou extra-sociétaux. Si c’est un combat né de facteurs extra-sociétaux (destruction d’une maison par la chute d’un astéroïde), c’est un combat créé. Mais si ce combat est né de l’évolution des sociétés et est issu de facteurs intra-sociétaux (changement climatique), il est alors un Combat Créé par Mégarde (CCM), car provoqué par une suite d’actions causées par des d’ancêtres ayant porté des paradigmes bancals.
Un CCM est toujours un problème systémique, bien différent d’un problème analytique. Ce dernier type de problème n’est pas concerné par la logique de résolution des CCM. Un problème analytique a une seule cause proximale identifiée.
Dans l’exemple, « il y a un trou dans le mur de BA13 » est un problème analytique. Pour sa résolution, nous n’avons pas besoin de nous intéresser à sa cause directe, car celle-ci est passée (le coup de poing a été donné). Il suffit de reboucher le trou, ou de changer le panneau de BA13.
En revanche, un problème systémique a de multiples causes proximales, et l’on doit s’intéresser à ces causes pour s’en défaire ; on pourrait dire qu’il est « causé par le système », et sa résolution est différente. Sur ce schéma simpliste, la personne ayant frappé le mur ne conscientise que les causes écrites en noir et pense que c’est à cause du chat que le coup de poing a été donné, mais en réalité, d’autres causes entrent en ligne de compte.
« Donner un coup de poing dans le mur » ayant donc plusieurs causes proximales intra-sociétales, il est systémique et est donc concerné par la grille de résolution des CCM.
Cette parenthèse nécessaire ayant été abordée, nous pouvons continuer. On a vu ce qui faisait changer les sociétés : les paradigmes. Donc des pensées ayant mené in fine à un phénomène nouveau. Si on veut éradiquer un CCM, on ne s’occupe pas de seulement reconnaître et traiter les facteurs proximaux, on cherche les facteurs ultimes, fondamentaux, donc les paradigmes. C’est inutile de ne pas chercher à remonter au plus fondamental, notre action n’en sera qu’incomplètement efficace. Nous vous fournirons deux exemples quelques paragraphes plus bas, et de nouveaux CCM seront régulièrement ajoutés dans la section correspondante du menu du site.
Dernière précision importante : un paradigme crée souvent plusieurs phénomènes dans son sillon. (C’est pour cela que nombre de CCM que nous combattons auront pour origine les mêmes paradigmes et que les luttes doivent être réunies)
L’on peut régler un phénomène sans s’attaquer à sa cause profonde, cela peut se révéler très efficace ! Mais cela ne l’empêchera pas de réémerger par la suite. L’image et le texte ci-dessous illustrent cela.
Le lien suivant résume ce dont il va être question ici : https://www.europarl.europa.eu/workingpapers/agri/s4-2-2_fr.htm
Aux alentours du XVIIème siècle, l’Europe traverse une crise forestière. La cause ultime de cette déforestation est un ensemble de paradigmes (croissance débridée dans tous les domaines, compétitivité entre nations…) mais pour traiter le problème, faute de modèle sociétal global, l’Europe s’est « contentée » de se reposer sur des techniques de gestion des forêts et de profiter de l’introduction du charbon en tant que nouvelle source d’énergie pour régler ce CCM. La crise forestière a pu être évitée, certes, mais les paradigmes mis en cause n’ayant pas été révisés, la déforestation a pu ressurgir ultérieurement au sein de la Société, comme à notre époque où des forêts d’Asie du Sud-Est, d’Afrique ou d’Amérique du sud sont grandement menacées.
Cet exemple permet de faire la différence entre des luttes réductionnistes, solutions qui ne s’attaquent pas aux causes ultimes d’un CCM, et se révèleront donc toujours incomplètement efficaces, et les solutions curatives, qui s’attaquent aux causes ultimes, les paradigmes et sont donc pleinement efficaces.
Et enfin, le grand sujet : nous avons pu en venir à créer un changement climatique (CC) car nous sommes :
1) devenus capables d’émettre suffisamment de Gaz à Effet de Serre (GES) par personne, et
2) devenus suffisamment nombreux pour amener ces niveaux de GES à des niveaux que la biosphère ne peut compenser. La cause ultime de ces deux facteurs est le paradigme selon lequel « le développement technique à tout niveau est une bonne chose ». A t-il été remis en question ?
Non ; ainsi, même dans l’hypothèse improbable où l’on parviendrait à mitiger les effets du CC par une économie décarbonée (qui ne s’intéresse pas aux fondamentaux), celle-ci ne sera jamais pleinement efficace. Cela n’empêchera pas un CC de revenir à l’avenir, d’une façon ou d’une autre. (Et les paradigmes non traités continueront de produire des effets dans leur sillon.)
L’anticipation est clé, visons à créer le moins possible de CCM pour nos descendants, via une planification sociétale adéquate.
Et comment anticiper ? En s’appuyant sur les six paradigmes primordiaux présentés dans la version longue et l’essai Demain Sera Merveilleux pour guider chaque décision d’ampleur. Et la liste ci-dessous régulièrement actualisée, lorsqu’elle sera mise en ligne, servira d’illustration
Annexe 2 : Les fondations du bonheur
Les fondations du bien-être, ou fondations du bonheur, qui ici est un synonyme, résident en ce que nous appelons l’adéquation être-environnement. C’est-à-dire que pour un être donnée, il y a un ensemble d’environnement, donc de sociétés optimales, qui existent. Respecter cette adéquation est se trouver au mieux dans une « fenêtre d’équilibre », c’est-à-dire dans un ensemble de caractéristiques avec un seuil plancher et un seuil plafond entre lesquels l’humain peut s’épanouir du mieux possible. Ainsi, si l’on veut étudier le « gain » ou la « perte » de bonheur qui résultera d’une prise de décision, il faudra s’en référer aux caractéristiques sociétales entrant en ligne de compte, et déterminer si l’on se trouve dans cette fenêtre.
Une fois dans cette fenêtre, chercher à proposer des caractéristiques accrues ou diminuées n’est plus nécessaire et peut même être contre-productif : l’humain est déjà dans une fenêtre d’équilibre. Proposer plus est à risque de créer un excès ; proposer moins est à risque de créer un manque, les deux cas pouvant mener à des CCM.
De façon générale, se rapprocher d’une société optimale, ou l’atteindre, c’est offrir à l’humain, en moyenne, les meilleures chances de trouver le bonheur et c’est supprimer des CCM. S’en éloigner, c’est constituer un obstacle au bonheur, et créer des CCM.
Les humains peuvent être heureux à n’importe quelle époque, mais ne disposent pas toujours des meilleurs outils dès le départ pour y accéder. Le but est de donner sociétalement sa chance au plus grand nombre, via une combinaison astucieuse de caractéristiques sociétales offrant relations sociales épanouies, nutrition adéquate, espaces verts, connaissance de soi…
Et il ne s’agit que de fondations, car par la suite, et peu importe que l’environnement soit un enfer sur terre ou un espace de vie appréciable, l’humain dispose de la capacité de travailler sur soi pour tirer le mieux de son environnement. Une société non-optimale ne rend pas impossible la quête du bonheur, elle la complique.
Des valeurs sont données ici à titre indicatif :
Ces fondations sont cruciales car elles entrent en contradiction directe avec, par exemple, la vision très mécanique et linéaire du bonheur telle qu’envisagée par notre économie néo-classique, et même par certains principes éthiques. Plus de revenus ou plus de possessions, plus de liberté ou plus de concurrence serait mieux et participerait presque automatiquement à l’augmentation du bien-être personnel ou collectif.
De façon générale, « plus = mieux ». C’est un paradigme qu’il faut remettre en cause car tout est question d’équilibre.
Un exemple évident vient avec la nutrition : il existe un équilibre calorique entre une valeur minimale en-dessous de laquelle le corps serait en manque et au-dessus de laquelle il serait en excédent calorique, avec les conséquences que cela implique.
Mais de nombreux autres exemples, parfois plus difficilement chiffrables, peuvent être déduits de cette approche du bien-être humain, et peuvent permettre de soutenir la viabilité de mesures économiques, surtout à une époque où la sobriété devient de plus en plus nécessaire :
Par exemple, si une loi contraignait les fabricants de smartphones à ne renouveler leurs modèles que tous les 2 ou 3 ans, les conséquences écologiques liées à l’économie de GES émis ou de déchets produits seraient appréciables. Et l’atteinte aux fondations du bien-être ? Nulle, car ne pouvoir renouveler son smartphone que tous les 1, 2 ou 3 ans nous maintient dans cette fenêtre d’équilibre, et nulle justification d’augmentation ou de diminution de bien-être réel ne peut soutenir la pertinence d’un renouvellement de smartphones tous les ans au lieu de 2 ou 3 et vice-versa.
Ce serait supprimer l’approvisionnement en smartphones qui pourrait nous faire passer en-deça de cette fenêtre, car nos moyens se retrouveraient insuffisants pour communiquer au sein de vaste monde.
Une loi mondiale qui interdirait à tout citoyen de quitter son pays pour des raisons touristiques serait vécue comme un choc, bien sûr, mais les fondations du bien-être ne seraient pas ébranlées : le voyage à l’étranger n’entre pas dans la catégorie des loisirs nécessaires aux humains. Les citoyens français redécouvriraient leur pays et se rendraient compte qu’il n’y a nul besoin de le quitter pour assouvir leurs besoins d’escapades.
La psychologie et disciplines affiliées sont les domaines d’où est empruntée le terme de fenêtre de tolérance. En psychologie, quand une personne se trouve dans un équilibre entre système nerveux sympathique (excitateur) et parasympathique (inhibiteur), son système nerveux se trouve apaisé dans cette fameuse fenêtre. En cas d’hyperactivation, par une variété de stimuli possibles, la personne sort de sa fenêtre par le haut ; en cas d’hypoactivation, elle en sort pas le bas. La vie est une question d’équilibre en tout, et vous ne trouverez aucun marqueur chimique à maximiser, qui permettrait d’atteindre le bonheur.
Après ces annexes nécessaires, il est temps de retourner à nos trois questions essentielles, et de se tourner vers la dernière, qui ne fera encore une fois que donner les fondations d’une migration vers une société optimale.
III) Comment migrer vers une société optimale ?
Pour migrer vers une société optimale, il faut avoir en tête une somme de paradigmes qui, s’ils sont judicieux, nous ramènent un peu plus vers l’optimum. S’ils ne le sont pas, ils nous en éloigneront.
Nous en avons choisi six, répartis en deux groupes, et pour faciliter leur application, nous allons donc réunir chaque population étudiée en un « humain moyen ». Le nombre d’humains en société lisse les différences. Nous rappelons que fondamentalement, tout s’applique à cet humain moyen, puis lorsque l’on quitte le fondamental pour aller vers le plus spécifique, alors chaque action s’applique spécifiquement à chaque humain ou groupe étudié. Ainsi nous sommes en plein dans la nécessité de grandes règles pensées afin de cadrer l’évolution de la société.
Ces paradigmes sont normalement nécessaires, suffisants et fondamentaux, c’est-à-dire qu’on ne peut en enlever aucun, sans quoi il devient possible de créer une société non-optimale en appliquant les restants ; il n’y a pas besoin d’en rajouter ; et ils ne dépendent d’aucun autre paradigme. À noter que certains paradigmes ont parfois des effets croisés avec d’autres, ce qui n’est pas un problème.
Le but étant de proposer en moyenne à chaque humain une maximisation de son adéquation être-environnement, afin que la qualité de l’ensemble des interactions humaines au sein de la société soit maximisée.
I) Une société optimale propose un optimum physiologique avant, pendant et après la croissance : Car ce qui est fait pour l’humain doit être fait pour chaque étape de la vie, depuis les premières secondes de l’embryon jusqu’aux dernières de l’adulte prêt à mettre fin à cette aventure.
1) Une société devrait proposer à l’humain une nutrition optimale : Ce paradigme fait sens ; des carences pouvant entraîner des conséquences aussi bénignes que des fatigues passagères ou aussi graves que des retards développementaux, chercher la nutrition optimale est un objectif clair.
Si l’on est un État qui applique ce paradigme, l’on s’assure de respecter ce qui est fait en moyenne pour la population au niveau nutritionnel. Si l’on est un parent appliquant ce paradigme, l’on se servira de la diversité offerte au niveau national pour s’adapter à ce qui est fait précisément pour notre enfant : végétarien, sans porc, sans gluten… La généralité au niveau fondamental ne contredit pas la diversité au niveau spécifique.
2) Une société devrait proposer à l’humain une activité physique optimale : Là encore, cela fait sens ; le manque d’activité physique pouvant être facteurs de risques pour de nombreuses pathologies, il convient de façonner la société dans son ensemble afin que chaque humain trouve un intérêt à avoir une vie active en lieu et place d’un quotidien sédentaire. Si l’on est l’OMS, on met en place un plan général qui est fait pour l’ensemble de la population de la Société ; si l’on est un professeur d’EPS, l’on respecte ce qui est fait pour notre groupe d’élèves.
3) Une société devrait proposer à l’humain un environnement psycho-social optimal : Ce paradigme est très long à détailler mais disons que quantité d’avancées dans le champ de la psychologie n’ont pas encore le retentissement qu’elles méritent, et que quantité de particularités culturelles ou de discours dominants feraient mieux d’être relégués au placard, en vertu du fait qu’ils sont générateurs de CCM. Si l’on est un État, l’on s’assure de maximiser la mise à disposition d’aides à l’accès aux thérapies ciblant les psychotraumas. Car ces psychotraumas sont souvent des causes ultimes génératrices de CCM, perturbatrices de la fenêtre de tolérance, du comportement et donc de la vie de tous les humains ; et les thérapies les ciblant sont onéreuses. Si l’on est un psychothérapeute en séance et que l’on diagnostique un psychotrauma, l’on s’assure de réaliser ce qui est fait spécifiquement pour que ce patient soit traité au mieux de ses CCM. La généralité au niveau fondamental ne contredit pas la diversité au niveau spécifique.
Avec ce seul groupe de paradigmes, il serait tout à fait possible d’envisager une société dictatoriale fournissant heures de running, de compléments alimentaires à ses citoyens tout en bricolant une politique interprétative de ce que serait la santé psycho-sociale, au sein d’un monde à 12 milliards d’individus. Il manque quelque chose au tableau.
II) Une société optimale propose un monde à la portée d’Homo sapiens : Une des clés lorsque l’on pense une société est de se baser sur la capacité de l’humain à appréhender son environnement. Il peut exister des mondes trop vastes, et nous défendons l’idée que notre société actuelle en est un exemple.
4) Un monde à notre portée propose une quantité de tâches optimale : Si le monde ne peut physiquement fonctionner avec les capacités physiques et mentales de l’humain, alors il y a évidemment un problème. Et lorsque nous menons un gigantesque CCM en le phénomène d’un monde trop grand, des solutions non curatives comme la promesse d’une IA qui viendrait nous soulager de notre fardeau (né de l’évolution des sociétés, donc) ne peut être qu’un risque supplémentaire causé par une très mauvaise planification sociétale.
Si un État constate un surmenage d’une partie grandissante de la population (statistiques de burnout), il est de son devoir de faire ce qui est fait en moyenne pour sa population afin d’améliorer la situation. À l’échelle d’une entreprise, des mesures doivent être appliquées en fonction de ce qui est fait pour la spécificité des employés.
5) Un monde à notre portée est accessible au mieux par nos appendices biologiques : C’est-à-dire que toute activité réalisée par un humain doit être considérée dans son ensemble. Il vaut mieux un coureur de fond en extérieur qu’un coureur en salle sur un tapis de course, où son empreinte carbone sera plus importante. Il vaut mieux un monde requérant dix mille pas par jour qu’un monde requérant de prendre sa voiture pour vingt kilomètres quotidiens ; les effets de ce paradigme sont parfois croisés avec le 2), mais va au-delà en cela qu’il rappelle qu’une activité physique optimale, ce n’est pas une heure quotidienne de sport dans un mode de vie sédentaire, c’est un quotidien proposant de lui-même une activité physique optimale par l’utilisation de notre corps qui est requise.
Ainsi, le développement technique ressort clairement comme un outil à valoriser, mais dans les limites de ce paradigme. Autrement, nous en pâtirons.
Les mesures à réaliser pour que la technique soit un peu moins présente au sein de la Société sont extrêmement nombreuses et passent principalement mais pas exclusivement par une planification urbaine de qualité et une révision de l’économie. Cela passe par un développement des réseaux ferroviaires inter et intra-urbains, une recentralisation des hameaux et villages peu habités vers des communes ou villes pour diminuer la nécessité de transports, une diminution de la quantité de surface bétonnée annuelle pour redonner la part belle aux espaces verts (pour « former » des coureurs en plein air plutôt qu’en salle), faire revivre les leçons de choses à l’école primaire pour que les élèves apprennent l’anatomie ou certaines compétences pratiques ; intensifier l’apprentissage en philosophie, pour faire de futurs adultes plus à même de prendre des décisions qui privilégieront l’autonomie à l’usage technique, etc.
À un niveau plus personnel de parent : se refuser à acheter une tablette tactile pour enfants, c’est ne pas compromettre le développement psycho-moteur de l’enfant en agissant à la fois au mieux sur l’utilisation qu’il fait de ses appendices biologiques (favoriser la motricité globale au lieu de la motricité fine à un âge trop précoce) et en proposant un environnement psycho-social optimal, par exemple.
6) Un monde à notre portée nous fait prendre conscience au mieux des conséquences de nos actes : Prendre conscience d’un phénomène, c’est capter par le plus possible de canaux sensoriels la réalité dudit phénomène. Et le fait est qu’au vu des caractéristiques de notre monde, nous sommes de facto réduits à une prise de conscience fractionnée des problèmes, environnementaux par exemple, ce qui altère notre prise de décision. Pour résumer : si nous pouvions être informés le plus possible de tout ce qui a cours dans notre société, si tout nous parvenait réellement à chaque action ayant un impact sur le monde, celle-ci s’effondrerait probablement. Son bon fonctionnement repose sur l’opacification d’une bonne partie de ce même fonctionnement.
Si l’on combine les paradigmes 4 et 6, il en ressort que si nous ne faisons pas ce qu’il est en notre pouvoir de faire, pour notre bien-être ou celui de la société, c’est que fondamentalement nous n’avons pas soit pas le temps ou l’énergie, soit pas la connaissance des solutions. Si nous disposions de ces trois composantes, la société cesserait de fonctionner telle qu’elle le fait.
Aussi dans une optique similaire à celle du 5), mais dans le but de rendre l’environnement plus appréhendable, il faut prendre des décisions qui « réduisent la taille de la société française », simplifient les démarches et visent la transparence. Les comptes de l’État accessibles au public, par exemple ; ne pas complexifier des choix d’achats alimentaire, en favorisant l’achat de circuit court et en refusant tout produit à la composition douteuse, pour faciliter un choix éclairé dans les rayons. (bannir les faux miels de Chine, par exemple)
Ce dernier groupe de paradigmes, ses implications et ses remèdes sont bien plus détaillés dans l’essai. Une idée ressort néanmoins : il semble compliqué de réellement donner une taille « humaine » au monde, tant les échanges et interrelations sont fortes entre les différents États du monde ; il semble difficile d’agir de façon définitive à la seule échelle d’un pays. C’est pour cela qu’un paradigme majeur de l’histoire doit être remis en question. Il sera présenté après la parenthèse qui suit.
Parenthèse éthique normative
Ainsi, pensez à une action : toute action dans n’importe quel domaine, à n’importe quelle échelle qui respecterait un ou plusieurs de ces paradigmes aurait un impact positif sur le monde, dans le sens où elle contribuerait à réduire le nombre de CCM, ou elle renforcerait les fondations du bien-être humain moyen. Voici ce que nous avançons, pour résumer.
De ce que nous avons vu, il en découle alors des implications morales suivantes :
Une bonne action est destructrice nette de CCM dans l’immédiat ou empêche la survenue de CCM.
Une action neutre est non destructrice ou génératrice de CCM dans l’immédiat.
Et une mauvaise action est génératrice nette de CCM dans l’immédiat.
Pour les amateurs de philosophie, c’est donc un nouveau principe éthique conséquentialiste qui vient s’ajouter à la liste de ceux déjà existants.
(Plus de détails dans la section concernée du menu du site, ici)
Ce qui, après tant d’explications, nous donne ce petit schéma récapitulatif :
À noter que tout le modèle sociétal proposé est dynamique car il s’adapte automatiquement à la biologie humaine moyenne au moment de l’étude. Donc en 2025, en 10 000, ou 80 000 ap J.C., il sera toujours valide puisque ce sera toujours les mêmes mécanismes fondamentaux qui poseront problème : les CCM. Ce raisonnement est donc intemporel, est adapté à une logique de penser les sociétés de façon la moins conditionnée possible et la plus possible inscrite dans les enseignements de la théorie de l’évolution. (C’est pour cela que la biologie évolutionniste est un des référentiels choisis)
De plus, comme il est le plus fondamental possible, nous postulons qu’il constitue la boussole la plus fiable qui soit, bien que généraliste, et constitue un cadre pour l’établissement de mesures de plus en plus spécifiques à mesure que l’on va vers du spécifique, du concret, à laquelle peuvent donc se greffer toutes les pensées d’intellectuels au plus proche du détail et de l’actualité. (ce qui n’est plus de notre ressort)
Et si vous souhaitez contribuer à ce modèle, ou débattre de cela, les liens vers les espaces de débat sont donnés dans la section « Liens ».
De plus, voici une hypothèse toute personnelle : respecter ce qui est fait pour l’humain, chercher donc la diminution d’un maximum de CCM, pourrait proposer les meilleures possibilités d’évolution de l’espèce sur le long terme via les mécanismes de l’épigénétique. Peut-être diminuer la prévalence des maladies génétiques ou modifier « positivement » la physiologie humaine au fil des générations (résistance aux mécanismes de sénescence, allongement des télomères ?) en lieu et place d’une augmentation de ces prévalences ou d’une modification négative. (perte de fonctions anatomiques, multiplication de gènes prédisposant à des pathologies, appauvrissement de la richesse de la connectique cérébrale ?)
Et enfin, comme l’humain sera amené à évoluer, ayons des sociétés flexibles permettant de profondes modifications en fonction des besoins, et non hyper-spécialisées telles que nous l’observons dans notre système agricole, par exemple.
Pour conclure, voici un court texte qui tentera d'illustrer en quoi le concept historique de nations est mal pensé.
Pour être plus précis, il s’agit d’attaquer la crédibilité que l’on accorde aux tailles de groupe qui ont dépassé le nombre de Dunbar, comme nous le disons en début de page. Nous allons pour cela faire appel à la notion de plus haut ensemble organisé, qui correspond en réalité à une société ne pouvant être inclus dans un ensemble plus grand. Un tel ensemble est généralement une nation, mais l’on peut citer l’Union Européenne comme exemple de plus haut ensemble organisé, si toutefois les européens se sentaient européens avant de se sentir français, hongrois, irlandais…
En 1992, Robin Dunbar a établi une corrélation entre la taille du néocortex de certains primates pour déduire que les humains ne pourraient maintenir sans intermédiaire technique de groupe de plus de 150 individus aux relations stables. Des tests statistiques plus forts ont été menés sur sa méthode du néocortex et ont donné un nombre entre 2 et 520. Autant dire que le nombre devient plus flou et n’est plus exploitable. D’autres nombres similaires existent et donnent une valeur différente, mais finalement que ce soit 50, 100 ou 400, il y a un nombre maximal de personnes avec qui l’on peut former des liens sociaux de qualité, tout simplement parce que le temps viendrait à manquer si l’on voulait augmenter cette limite et dédier plus de temps au maintien des nouvelles relations sociales du groupe. En revanche, le cerveau humain est remarquable dans le sens où il permet d’augmenter largement la taille de groupes auxquels on peut s’identifier. Il permet de se reposer sur des concepts pour s’éviter d’avoir à entretenir des liens avec 1000, 5000 et plus de personnes. Le cerveau permet de se sentir comme faisant partie d’un groupe conceptuel de 65 millions d’individus, si l’on prend la France. Et la conceptualité intervient nécessairement avec la taille d’individus grandissante car on ne peut physiquement connaître tout le monde ; il nous faut des représentations, des leaders, des figures historiques, des romans nationaux, bref des idées autours desquelles maintenir de tels groupes.
Le problème avec le fait d’adopter ces tailles « non naturelles » d’individus, c’est que cela vient avec son lot de phénomènes auxquels nous sommes forcés d’adhérer. Nous sommes un peu contraints d’employer des phrases illogiques du genre « Pékin envoie un message fort à Washington » ou « Taïwan demande l’aide des Etats-Unis », alors que l’on sait très bien que les villes ne parlent pas, où qu’un pays n’a pas de conscience propre. Si les humains avaient une biologie différente et pouvaient tous communiquer instantanément par télépathie, alors oui, une ville qui envoie un message sort à une autre, ce serait tout simplement la synthèse de pensées factuellement partagées par une somme d’individus, et un pays de 65 millions d’habitants serait une entité « logique » ; ce serait être « fait pour ça » que de se proclamer membre d’un pays aussi nombreux au vu du fonctionnement biologique. Mais notre biologie est différente et il y a donc mismatch.
Les phénomènes qui peuvent malheureusement naitre de tailles de groupes si grandes, c’est un Staline ou un Mao qui envoient une grosse partie de leur population finir sa vie dans les goulags ou en sacrifice pour le Grand bond en avant. Les pays sont des entités immatérielles qui sont nécessairement plus que la somme de leurs habitants, plus que leur gouvernement et plus que leur histoire, leurs frontières, leur monnaie ou leur musique.
On cherche indéfiniment à rassembler les citoyens d’une façon qui soit administrative, historique, culturelle, linguistique et tant d’autres choses, autour d’identités suprêmes que l’on souhaite ancrer dans le cœur des habitants. (français, anglais, russe, soudanais, mexicain…) Et l’on use de procédés rhétoriques lorsque vient le moment d’unir le pays face à une menace donnée, qu’elle provienne d’un pays étranger ou non. Et l’on considère par une suite d’arguments qui se défendent, mais qui sont imparfaits, qu’une portion de la population qui vote et donne péniblement une majorité au second tour des présidentielles confère une légitimité au président élu de représenter l’ensemble des français. Les pays sont des entités conceptuelles pour lesquels on cherche en vain à trouver la réponse quand il s’agit de se poser la question de « qu’est-ce qu’être français/anglais/espagnol/américain ? etc. ».
On peut trouver une réponse, convaincante, qui fait tourner le système et fait que l’on se retrouve avec environ 200 pays qui sont en compétition économiquement ou militairement, à coups des mêmes approximations logiques que celle de prêter des intentions à des villes. Ça ne reste qu’une solution qui peut marcher relativement efficacement mais qui ne vaudra jamais une société optimale bien organisée autour de la seule véritable identité autour de laquelle il soit cohérent de se rassembler : celle qui dit que l’on est humains.
Dans une société comme la nôtre, c’est bien naïf de penser ainsi, parce que cela n’avance à rien, mais l’on devrait trouver un système qui autorise cela, qui cesse de chercher à rassembler les citoyens d’un pays autour d’une unité absolue qui ne soit qu’un sous-genre de l’identité humaine. Pourquoi se contenter de regrouper nos plus hauts ensembles organisés dans des sous-identités, subjectives de surcroit, au lieu d’identités factuelles les englobant toutes ?
Nous devrions raisonnablement n’avoir qu’un seul plus haut ensemble organisé, dont l’unité absolue des citoyens s’axe autour du fait d’être humain. Ensuite, nous pouvons diviser en zones géographiques où chaque habitant serait uni aux autres d’un point de vue administratif, fiscal, sportif, etc., où ces zones auraient leur autonomie monétaire et leurs lois, comme un pays, mais tout cela regroupé autour d’une bannière commune, ce qui casserait ou en tout cas limiterait grandement les arguments, raccourcis et stratégies sus-mentionnées fallacieusement mis en place pour maintenir la cohésion des citoyens face à des voisins à l’identité suprême différente. Tout ceci afin d’au moins s’épargner les CCM qui peuvent découler de nations telles que nous les pensons actuellement. (Et dont la menace du développement de l’IA est la meilleure représentatrice. pourquoi, fondamentalement, l’IA pose problème ? Tout simplement car il y a 200 pays aux identités suprêmes propres qui entrent en compétition non négociable pour la domination économique par cet outil technique.) Cela ne rend pas le panorama parfait, mais cela nous débarrasse au moins de quelques écueils.
Cette pensée inconsciente majoritairement partagée nous contraint, citoyens du monde, à faire de notre mieux, mais pour un résultat qui ne sera jamais optimal, et qui risque même d’être cataclysmique, si l’on continue avec pareil système économique et pareil fonctionnement général. Nous l’acceptons car nous ne questionnons pas forcément la pertinence du concept de nation tel qu’actuellement adopté et n’avons pas de modèle donnant du poids à la possibilité de rassembler les pays.
La technique nous pousse de plus en plus à nous rapprocher avec les traductions instantanées, les références culturelles de plus en plus communes ou avec notre façon de plus en plus similaire de nous vêtir, de nous comporter, etc. L’évolution actuelle des sociétés pousse au métissage et in fine à l’établissement d’une ethnie humaine et c’est une excellente chose. Mais le monde politique a des intérêts contraires puisque les pays « cherchent » à rester pays et pousseront les dirigeants aux pires manœuvres, s’il le faut, pour maintenir leur cohésion. À nous de nous rapprocher d’une certaine objectivité et de faire sauter ces barrières qui ont été utiles fut un temps, mais plus maintenant.
